Les femmes noires sur la terre : Simone Schwarz-Bart et la Négritude

Rose Poku, Smith College


Rose Poku graduated from Smith College in 2022 with a Bachelor of Arts in Africana Studies and Comparative World Literatures. This article evolved from a French course that centered on Francophone literatures and cultures of the Caribbean, taught by Dr. Dawn Fulton. Rose Poku is currently pursuing a PhD in Africana Studies and Comparative Literature at the University of Pennsylvania.


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La Négritude est un mouvement, principalement littéraire, qui se produit au début du vingtième siècle. Dans ce mouvement, des artistes et des écrivains noirs du monde francophone publient des poèmes, des essais, et des livres qui réclament la puissance et la fierté d’être noir dans un monde francophone raciste, imprégné de l’histoire de l’esclavage et du colonialisme. Dans beaucoup d'œuvres de ce mouvement, il y a un trope récurrent : une métaphore qui représente les femmes noires comme la terre. Comme nous le verrons plus tard dans cet essai, les écrivains masculins de la Négritude utilisent ce trope pour essayer de donner de l’importance à l’Afrique et au rôle de la femme noire, mais nous constatons que cette forme de représentation déshumanise en fait les femmes noires parce que la métaphore réduit la femme à une chose sans autonomie. Pour cette raison, il faut reconnaître que dans les années 1970, il y a une récupération du rôle de la femme noire par des écrivaines noires. Elles réévaluent le rôle de la femme en montrant que les femmes noires ne sont pas des choses non-vivantes comme la terre, mais des personnes complexes et fortes. En particulier, dans le roman Pluie et vent sur Télumée Miracle (1972), l'écrivaine Simone Schwarz-Bart réévalue ce rapport négritudien entre les femmes noires et la terre. Dans son livre, les femmes ne sont pas des choses passives comme la terre ; au contraire, elles sont des êtres indépendants et puissants qui cultivent la terre elles-mêmes. 

Le mouvement de la Négritude commence vers 1930, et il y a trois hommes qui sont bien connus pour être les fondateurs du mouvement : Aimé Césaire, Léon-Gontran Damas, et Léopold Sédar Senghor. Il y a beaucoup de femmes noires qui contribuent à ce mouvement aussi (par exemple : Jane Nardal, Paulette Nardal, et Suzanne Césaire), mais elles n’ont pas la même reconnaissance que leurs homologues masculins.[1] De fait, l'écrivaine négritudienne Paulette Nardal soutient que les idées des femmes étaient les plus fondamentales à la Négritude, mais que les hommes (qui ont possiblement volé leurs travaux) sont ceux qui reçoivent presque tout le crédit (Sharpley-Whiting, 10). En conséquence, le mouvement de la Négritude est implicitement reconnu comme un mouvement d'hommes noirs, et le mouvement efface les travaux des femmes.

Dans ce mouvement masculin émerge la métaphore qui associe les femmes à la terre. On peut voir un exemple de ce lien entre le corps d’une femme et la terre africaine dans le poème « Femme Noire » écrit par Léopold Senghor en 1945. Il compare explicitement le corps d’une femme noire à la terre dans son poème : « Femme nue, femme noire… Je te découvre, Terre promise, » (Senghor, lignes 1,8). Dans le contexte de cette métaphore, la femme noire est littéralement la terre –une terre sacrée, mais une terre quand même. Encore, Senghor écrit : « Femme nue, femme obscure / Fruit mûr à la chair ferme » (Senghor, lignes 12-13). Dans cette citation, Senghor utilise une métaphore alimentaire qui compare la femme noire à un fruit. Elle a la peau d’un fruit, et alors, elle n’est pas reconnue comme une humaine. De plus, il écrit « j’ai grandi à ton ombre » (Senghor, ligne 4). Ici, la femme noire est comme un arbre qui donne de l’ombre au narrateur. La femme noire n’est pas un être humain. Selon les métaphores de Senghor, elle est la terre.

Les écrivains négritudiens comme Senghor utilisent cette métaphore pour essayer d’exalter la terre africaine et les femmes noires. Comme Renée Larrier l’explique dans son texte « Reconstructing Motherhood: Francophone African Women Autobiographers, » en créant ce trope de la femme noire comme la terre, les écrivains de la Négritude essaient de rejeter les images négatives des femmes noires et de la terre africaine : « The fetishization, idealization of the body, of the ‘mère/terre,’ is one characteristic of négritude whose writers were responding to the negative images of Africa that were prevalent at the time » [« La fétichisation, l’idéalisation du corps, de la ‘mère / terre,’ est une caractéristique de la négritude dont les auteurs répondaient aux images négatives de l’Afrique qui étaient fréquentes à l'époque »] (Larrier, 195). En répondant aux idées anti-noires, les écrivains utilisent la métaphore de la femme (ou de la mère) comme la terre pour essayer de redéfinir l’Afrique et de montrer la beauté du continent et ses habitants noirs.

Toutefois, il faut noter que cette métaphore est aussi problématique. Comme la citation précédente le suggère, le trope fétichise le corps de la femme noire, en la réduisant et la déshumanisant. Comme l’explique Mariama Bâ, une romancière sénégalaise : « Les chants nostalgiques dédiés à la mère africaine confondue dans les angoisses d’homme à la Mère Afrique ne nous suffisent plus » (Bâ « La Fonction », 408). Selon Bâ, cette métaphore est un exemple de la façon dont les hommes de la Négritude essayent de lier la femme noire à l’Afrique sacrée, mais ce faisant, ils réduisent la femme noire à un être « weak and helpless » [« faible et impuissant »] (Ajayi, 39). Si la femme noire est la terre africaine, elle est exploitée par le colonialisme, et elle ne peut pas répondre à cette violence. Ainsi, c’est l’homme noir qui devient le protecteur de l’Afrique-femme. Cela prive les femmes noires de leur propre autonomie, de leur humanité et de leur engagement politique. Aussi, en comparant les femmes noires à la terre, les écrivains réduisent la femme aux parties de son corps (comme, par exemple, quand Senghor réfère à la peau de la femme noire comme la peau d’un fruit). La métaphore est déshumanisante. 

Cependant, dans les années 1970, des écrivaines noires commencent à récupérer les rôles des femmes noires dans leurs textes. Comme Renée Larrier l’explique : « When francophone women writers began to publish novels in the 1970s, women were no longer reduced to body parts, but were represented as whole persons who played several roles in the home and wider community » [« Quand les écrivaines francophones commençaient à publier des romans dans les années 1970, les femmes n’étaient plus réduites à des parties du corps, mais étaient représentées comme personnes entières qui jouaient plusieurs rôles dans le foyer et dans la communauté plus vaste »] (Larrier, 196). Par exemple, dans le roman Une si longue lettre (1979), un roman épistolaire qui explore la polygamie au Sénégal à travers le personnage de Ramatoulaye, Mariama Bâ montre la complexité d’être une femme et une mère africaine. Ses personnages sont compliqués et originaux : il y a des femmes indépendantes et autonomes, égoïstes et généreuses, progressistes et conservatrices. Par exemple, la protagoniste Ramatoulaye décide de rester avec son mari polygame, tandis qu’une autre femme, Aïssatou, quitte son mari à cause de sa polygamie. De plus, le personnage de Tante Nabou représente une vision très traditionnelle du couple et en orchestrant un mariage, elle abîme la vie d’une femme. À la fois, d’autres femmes, comme Ramatoulaye et Aïssatou, travaillent pour aider toutes les femmes. Surtout, les femmes de Bâ sont humaines ; elles sont compliquées et imparfaites, mais indépendantes. 

Simone Schwarz-Bart écrit Pluie et vent sur Télumée Miracle au cours de la même décennie, et dans son texte, elle montre aussi la complexité et l’humanité des femmes noires. Le roman, qui fait le récit de plusieurs générations de femmes guadeloupéennes, met en valeur la puissance de l’affinité entre les femmes. Tous les personnages principaux de son livre sont des femmes, et si les hommes existent, ce sont les femmes qui font progresser le récit. Par conséquent, on peut vraiment voir l’humanité des femmes dans le roman. Elles sont intelligentes et fortes, et elles ont une autonomie. Cependant, les femmes ne sont pas parfaites. Elles font aussi des erreurs, elles se mettent en colère, et elles questionnent leur identité. Comme Bâ, Schwarz-Bart crée des personnages compliqués et puissants. Aussi, ses personnages féminins ont de l’autonomie et de la connaissance sur la vie et la terre. Comme nous en discutons ci-dessous, Bâ et Schwarz-Bart montrent que la femme noire est puissante, résiliente et humaine dans toute sa complexité.

Par exemple, Schwarz-Bart montre l’autonomie des femmes noires dans son livre avec les protagonistes de Reine Sans Nom (ou Toussine) Lougandor et Télumée Miracle en particulier. Par exemple, il y a un adage que Toussine répète tout au long du roman : « […] Le cheval ne doit pas te conduire, c’est toi qui dois conduire le cheval » (Schwarz-Bart, 82). Cet adage inspire les actions de Reine Sans Nom et celles de sa petite-fille, Télumée. Suivant ces mots, elles refusent de permettre à la vie de les contrôler ; elles contrôlent leur propre vie. Presque chaque fois que Télumée doit prendre une décision difficile sur sa vie et sa félicité, elle réfléchit sur ce conseil de Reine Sans Nom. Avec cet adage, elle essaye de prendre le contrôle de sa propre vie. 

On peut voir aussi cette prise de contrôle sur la vie au début du roman quand Télumée dit « […] je ne suis pas venue sur terre pour soupeser toute la tristesse du monde » juste après avoir expliqué l’histoire de ses ancêtres qui étaient des esclaves (Schwarz-Bart, 11). Elle explique que bien qu’il y ait des choses horribles qui ont des impacts sur sa vie et la vie de sa famille, elle choisit de ne pas se complaire dans la tristesse de cette histoire. Cependant, il faut noter que Télumée est vraiment consciente de l’esclavage de ses ancêtres. Elle comprend qu'on ne peut ni oublier ni ignorer ce passé. En fait, quand elle est vieille, elle raconte les histoires orales de l’esclavage à la génération plus jeune : « […] Je lui racontais des contes anciens… ces histoires d’esclavage » (Schwarz-Bart, 234). Toutefois, elle essaye aussi de prendre le contrôle de sa vie et de ses émotions, et elle ne permet pas à la tristesse de la détruire. Elle choisit de chercher la félicité. 

Un autre moment où les femmes noires de Schwarz-Bart montrent qu’elles sont autonomes et ne sont pas des objets passifs comme la terre est quand elles entretiennent la terre elles-mêmes. On voit cela dans les mots de Télumée à la fin du roman : « Ainsi suis-je à mon rôle d’ancienne, faisant mon jardin » (Schwarz-Bart, 249). Quand elle est vieille, comme sa grand-mère et d'autres femmes du livre, Télumée a son propre jardin où elle cultive la terre. Elle aime son jardin, et elle est une excellente jardinière : « Je pus alors revenir à mon jardin et constatai bientôt que les plantes appréciaient mon influence » raconte Télumée (Schwarz-Bart, 235). Elle entretient la terre et elle aide et soutient les herbes et plantes. En cultivant son jardin, Télumée bouleverse la métaphore négritudienne de la femme noire comme terre. Elle n’est pas la terre ; c’est elle qui contrôle et cultive la terre. 

Cependant, il y a un moment dans le roman où la métaphore de la femme noire comme terre émerge. Quand Télumée est vieille, les jeunes femmes de sa communauté lui disent : « Parfois ceux de La Folie me demandent de remonter là-haut… maman Miracle, tu es l’arbre contre lequel s’appuie notre hameau » (Schwarz-Bart, 249). Télumée rejette toutefois cette assertion : « Alors je leur rappelle ce qu’il en est de moi, non pas un arbre, mais un vieux bout de bois sec, et je leur dis qu’elles sont tout bonnement là à m’empêcher de m’éteindre sous les feuilles » (Schwarz-Bart, 249). Télumée rejette la métaphore qui la compare avec un arbre et préfère être vue comme le bois. Alors, Schwarz-Bart ne rejette pas complètement les métaphores avec la nature puisque Télumée demande à être vue comme quelque chose qui vient de la nature (le bois). Pourtant, il est important de remarquer qu’elle ne veut pas être l’arbre entier parce que cette métaphore lui donne trop de responsabilité. Elle ne mérite pas le fardeau de représenter et soutenir toute la communauté. Schwarz-Bart subvertit les métaphores naturelles pour donner plus d’humanité aux femmes noires. Elle est humaine, et elle dépend de sa communauté de femmes. Elle précise le genre quand elle dit « […] elles sont tout bonnement là à m’empêcher de m’éteindre sous les feuilles » (emphase ajoutée) (Schwarz-Bart, 249). Tandis que la métaphore négritudienne qui compare la femme noire à la terre est problématique parce qu’elle donne trop de puissance à l’homme noir comme protecteur de la femme noire faible et impuissante, ici, Télumée rejette aussi l’idée de la femme noire comme la seule protectrice de la communauté. Être la seule protectrice est trop de responsabilité pour un être humain. Télumée est puissante, bien sûr, mais elle fait partie de la communauté humaine. La déshumanisation peut se produire quand quelqu’un est moins qu’un humain, mais aussi plus qu’un humain. Ainsi, cette métaphore lui donne trop de responsabilité – plus qu'une vraie humaine ne peut soutenir. Elle ne peut pas soutenir et représenter toute la communauté.[2] Donc, Télumée reconnaît son humanité et rejette cette métaphore. Les femmes ne sont pas protégées par les hommes, mais les femmes noires ne protègent pas le monde ou la communauté entière non plus. Télumée reconnaît l'humanité des personnes noires et en particulier des femmes noires, et elle veut que la communauté noire travaille ensemble pour se soutenir les uns les autres. 

Il faut noter, cependant, que Schwarz-Bart n’hésite pas à reconnaître les liens entre les femmes noires et la terre. Ces liens existent presque partout dans son livre. Par exemple, le titre du roman (Pluie et vent sur Télumée Miracle) suggère que la protagoniste Télumée existe avec la nature. Aussi, pendant tout le texte, les femmes cultivent la terre. Elles font pousser des plantes et des herbes qui leur donnent des ressources alimentaires et aussi un pouvoir. De plus, Télumée demande à être vue comme un bois (qui vient de la nature) afin de montrer son humanité, et non, comme les écrivains de la Négritude, pour glorifier – et par conséquent déshumaniser – les femmes noires. C’est pour cette raison que je soutiens que Schwarz-Bart écrit sur la nature et la terre de façon plus complexe et dynamique que les écrivains négritudiens. Tandis que les hommes négritudiens utilisent la métaphore de la femme noire comme terre pour créer des idées généralisées sur les femmes et la terre, Schwarz-Bart écrit sur les femmes et la terre pour montrer l’humanité complexe des femmes noires et aussi pour représenter leur lien avec la nature.

Dans Pluie et vent sur Télumée Miracle, Schwarz-Bart trouble la métaphore négritudienne de la femme noire comme la terre en montrant l’humanité des femmes noires. Elle montre cette humanité à travers la puissance et l'autonomie des femmes noires, mais aussi à travers la dépendance des femmes vis-à-vis des autres femmes. Elles sont fortes, mais elles ne sont pas si fortes qu’elles n’ont besoin de personne dans leurs vies. Schwarz-Bart montre que les femmes noires sont complètement humaines : ni plus, ni moins. Ainsi, le roman pourrait être considéré comme un « roman de la Négritude » en considérant la puissance et l'humanité que Schwarz-Bart accorde aux personnages noirs. Toutefois, le roman est plus une critique du mouvement de la Négritude masculine qu'un exemple d’un texte négritudien puisque le roman démontre la puissance et humanité des femmes noires. Schwarz-Bart subvertit vraiment le trope négritudien des femmes noires dans son roman en montrant ce qui manque à la Négritude : l’humanité et la complexité des femmes noires.   

 

[1] Voir notamment, par exemple T. Denean Sharpley-Whiting, Négritude Women (2002) ; Brent Hayes Edwards, The Practice of Diaspora (2003) ; Shireen K. Lewis, Race, Culture, and Identity (2006). 

 
[2] On peut voir un exemple du fardeau de la représentation ici. Le fardeau de la représentation est un concept dans les théories postcoloniales qui explique comment les sujets marginalisés doivent injustement représenter leurs communautés. Kobena Mercer donne un exemple de ce fardeau quand il explique comment beaucoup d’artistes noires doivent représenter toute la race dans leurs expositions –– une tâche impossible (234). Dans la métaphore de Télumée comme l’arbre, elle est chargée avec le fardeau de la représentation pour sa communauté.

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Ouvrages cités

Ajayi, Omofolabo. “Negritude, Feminism, and the Quest for Identity: Re-Reading Mariama Bâ's ‘So Long a Letter.’” Women's Studies Quarterly, vol. 25, no. 3/4, 1997, pp. 35–52. JSTOR, www.jstor.org/stable/40003371. Accédé le 18 juin 2020.

Bâ, Mariama. « La Fonction politique des littératures africaines écrites. » Emerging Perspectives on Mariama Bâ: Postcolonialism, Feminism, and Postmodernism, édité par Ada Uzoamaka Azodo, Africa World Press, 2003, p. 403-409.

Bâ, Mariama. Une Si Longue Lettre, Dakar : Nouvelles éditions africaines, 1979.

Edwards, Brent Hayes. The Practice of Diaspora: Literature, Translation, and the Rise of Black Internationalism, Harvard University Press, 2003. ProQuest eBook Central, https://ebookcentral.proquest.com/lib/smith/detail.action?docID=3300691.

Larrier, Renée. “Reconstructing Motherhood: Francophone African Women Autobiographers,” The Politics Of (M)Othering : Womanhood, Identity and Resistance in African Literature, édité par Obioma Nnaemeka, Taylor & Francis Group, 1997. ProQuest Ebook Central, https://ebookcentral.proquest.com/lib/smith/reader.action?docID=237427.

Lewis, Shireen K. Race, Culture, and Identity: Francophone West African and Caribbean literature and theory from négritude to créolité. Lanham, Lexington Books, 2006.

Mercer, Kobena. Welcome to the Jungle: New Positions in Black Cultural Studies, Taylor & Francis Group, 1994. ProQuest Ebook Central, https://ebookcentral.proquest.com/lib/smith/detail.action?docID=1397115.

Schwarz-Bart, Simone. Pluie et vent sur Télumée Miracle. Éditions du Seuil, 1972. 

Senghor, Léopold Sédar. “Femme Noire.” Chants d’Ombre, Seuil, 1945.

Sharpley-Whiting, T. Denean. « Femme négritude: Jane Nardal, La Dépêche africaine, and the francophone new negro, » Souls, vol. 2, no. 4, 2000, p. 8-17. 

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