Le Parti Socialiste à Paris: la victoire de Bertrand Delanoë en 2001 et la présence du parti jusqu’à aujourd’hui

Raisa Simões, Samantha Asbury, Cynthia Rojo - Georgia Institute of Technology

Introduction

On pourrait retracer les racines du socialisme au début du 19ème siècle dans le travail d’un Parisien – le comte de Saint-Simon – qui fut le premier à promouvoir la circulation de l’argent parmi toutes les classes sociales. Pourtant, le socialisme que l’on connaît aujourd’hui en France n’est vraiment né qu’au milieu du 19ème siècle avec la modernité, quand Karl Marx a dévalué le socialisme utopique français et développé sa théorie du communisme, et quand la Révolution de 1848 a échoué. Des courants socialistes ont inspiré la Commune de Paris, première véritable expérience de gouvernement « social » en France, en 1871. En France, socialistes et communistes se sont divisés en 1920 après la Révolution russe. Engels décrit le socialisme en ces termes: « le Socialisme moderne est…le produit direct…des antagonismes des classes…entre propriétaires et non-propriétaires. » (Engels 1) C’est une forme de socialisme moderne qui s’est développée en France pendant le 20ème siècle, qui a abouti à la fondation du Parti Socialiste (PS) en 1971 (« Notre Histoire »). 

Il est évident que le socialisme a une forte tradition en France, et notamment à Paris. Sous la Vème République, le PS a obtenu la présidence avec François Mitterrand de 1981 à 1995. Et pendant toute cette période, Jacques Chirac – de droite – était maire de Paris. Par la suite, après 1995, ce dernier est devenu président. Dans ces conditions, comment le PS a-t-il réussi à remporter les élections à Paris en 2001 avec Bertrand Delanoë ? On peut se poser la question autrement, et élargir la problématique : comment et pourquoi la ville de Paris est-elle devenue puis restée socialiste de 2001 à aujourd’hui ?

Dans un premier temps, nous analyserons les résultats électoraux à Paris de 1977 à aujourd’hui pour mieux situer le succès du PS. Dans un deuxième temps, nous aborderons les raisons pour lesquelles les Parisiens ont considéré le PS comme la meilleure option politique pour la ville de Paris en 2001 et 2008. Finalement, dans un troisième temps, nous analyserons comment Mitterrand et Delanoë ont su marquer Paris symboliquement pour enraciner les valeurs du PS dans la ville.

I. L’histoire du plan électoral de Paris          

Pour mieux comprendre l’ascension au pouvoir du PS dans les dernières décennies, on doit analyser l’histoire du PS par rapport aux élections. Cette analyse montrera en chiffres comment le PS a fait une lente montée au niveau local. Pour rendre l’analyse plus simple, il faut examiner les élections municipales de Paris entre les années 1977 et 2001 par rapport aux élections au niveau national.  On analysera les résultats par rapport au PS en deux temps. Premièrement, on étudiera les résultats qui entre 1977 et 1995 ont donné le pouvoir à la droite dans Paris. Dans un deuxième temps, on verra comment les résultats des élections de 2001 ont abouti à l’élection du premier maire socialiste à Paris sous la Vème République.   

Pour la première fois depuis 1871 et l’écrasement de la Commune de Paris, des élections municipales ont eu lieu dans la capitale française en 1977. L’ancien Premier Ministre, Jacques Chirac (RPR), a gagné les élections. Cette année-là, ce n’était pas une rivalité entre droite et gauche mais une rivalité entre deux factions de la droite, le RPR et une liste de républicains indépendants qui soutenaient Michel d’Ornano, un allié du président Giscard d’Estaing (dont la mésentente avec Chirac était bien connue). Bien que l’Union de la Gauche (PS, MRG, et PCF) ait obtenu 36,7% des votes, la droite a remporté 63,3% des votes, soit une grande majorité (« France Politique »). Au niveau national, la gauche avait plus de succès. Au total, la gauche a gagné 24 grandes villes (15 de ces villes pour le PS) (« France Politique »).  Lors des élections de 1983, Jacques Chirac a encore gagné. La liste RPR a aussi remporté tous les arrondissements. La défaite de la gauche dans la capitale et dans les autres grandes villes (la gauche a gagné seulement 15 villes et le PS 9) a eu des conséquences pour les socialistes au niveau national – elle a contribué à provoquer la démission de Pierre Mauroy de la tête du gouvernement trois ans seulement après sa nomination. Les dernières élections des années 80 ont vu la réélection de Chirac qui a gagné dans les 20 arrondissements. Mais le PS est sorti renforcé de ces élections en remportant 15 grandes villes. Pour autant, le rapport de force général, en voix et en sièges, restait favorable à la droite à Paris. 

Si on passe maintenant aux élections de 1995, on peut observer un affaiblissement de la droite au pouvoir dans les grandes villes. Le 7 mai 1995, Jacques Chirac est devenu le Président de la République. Un mois plus tard, les élections municipales se sont déroulées, et Jean Tiberi (RPR) a été élu. Pour la gauche, ces élections ont donné d’assez bons résultats. Au total, la gauche (PS-MDC) a remporté 6 arrondissements, dont 5 pour le PS (« France Politique »). Lors de ces élections, Bertrand Delanoë a fait son début comme candidat pour le PS.  Mais au niveau national, si on considère les grandes villes de plus de 100,000 habitants, on voit que la gauche avait maintenant 24 de ces villes et la droite 19 (« France Politique »). Le PS a remporté 18 de ces villes.  Ainsi, on peut voir comment le PS commence sa montée au pouvoir avec cette élection, pas seulement au niveau local dans la ville de Paris, mais dans tout l’hexagone.

En 2001, la montée du socialisme s’est concrétisée. Avant le premier tour des élections, Paris a vu une droite divisée entre le maire Jean Tiberi et Philippe Séguin qui était allié à l’UDF. Du côté socialiste, les primaires étaient organisés entre Jack Lang, alors maire de Blois, et Bertrand Delanoë, sénateur de Paris. Après le premier tour des élections, la droite était majoritaire, et les socialistes ont fusionné avec les Verts dans tous les arrondissements. Le 18 mars 2001, Bertrand Delanoë est élu maire de Paris avec 49,63% des voix, contre 50,37% pour une droite divisée (« La documentation française »). Philippe Séguin a remporté 32,32% des voix et Jean Tiberi a remporté 15,20% des voix (« La documentation française »). La gauche a gagné 12 arrondissements (10 pour le PS, 1 pour les Verts, et 1 pour le MRC).

Avec cette victoire, on assiste à la montée définitive du PS au pouvoir à Paris. Quelle est l’explication de ce phénomène ? Le succès s’explique notamment par les divisions de la droite. Comme on a déjà vu, avec 50,37% des voix, la droite continuait à avoir un grand soutien dans la population parisienne. Donc on pourrait dire que c’est grâce à la droite que la gauche a gagné. En outre, l’unification de la gauche derrière Delanoë et l’alliance avec les Verts ont contribué à  donner la victoire au PS. Pour le PS, cette victoire avait deux significations importantes. Premièrement, une signification très symbolique car le socialisme (sous une autre forme) retournait au pouvoir dans la capitale pour la première fois depuis la Commune de 1871. Dans un deuxième temps, la réussite du PS était importante parce que Delanoë a remporté les votes d’arrondissements traditionnellement à droite (IIème, IVème, IXème, et XIIème).

II. Le PS comme la meilleure option politique pour les Parisiens    

La mairie de Paris a été dominée par la droite de 1977 à 2001. Cependant, en 1981 le socialiste François Mitterrand est devenu Président de la République, entamant alors une domination socialiste sur le plan politique national jusqu’en 1995. Donc il a eu une quasi-cohabitation politique à Paris, où les grands travaux du gouvernement national de gauche coexistaient avec la politique locale de droite et la corruption supposée de la droite. Les données de cette coexistence sont essentielles pour comprendre la volonté des Parisiens de changer l’administration locale et choisir le socialiste Bertrand Delanoë comme maire en 2001. En définitive, à cause du clientélisme supposé de la droite, et des programmes sociaux séduisants proposés par Delanoë, les Parisiens ont choisi le Parti Socialiste comme la meilleure option pour la santé de la ville.   

Avant tout, la corruption supposée de la droite à Paris avant 2001 a été un facteur fondamental dans la victoire de Delanoë. La mairie de Chirac a été supposément marquée par le clientélisme – la pratique de pourvoir aux clientèles pour augmenter son pouvoir politique («Clientélisme »). Il est vrai que Chirac a eu une popularité assez élevée, mais la mairie de Paris offrait beaucoup d’opportunités de pratiquer ce clientélisme, en distribuant à ses partisans politiques de l’argent, des maisons, ou des emplois (Knapp and Wright 76-77). Certes, on pourrait prétendre que ce genre de corruption n’est pas limité au RPR ou à la droite, comme les scandales de corruption de l’administration de Mitterrand avec la société Elf-Aquitaine l’ont montré en 1991 (Heilbrunn 277-283). Pourtant, ce qui a atteint la droite aux élections de 2001, a été une sorte d’explosion dans les médias de révélations de corruption.

Vers la fin du premier mandat présidentiel de Chirac, les accusations de corruption ont commencé à se manifester dans la presse. En 1999, Chirac a été accusé d’avoir promu illégalement une employée de la ville qui avait aidé un de ses patrons politiques quand il était encore maire de Paris (Whitney, « Ruling »). Pourtant, puisque Chirac était président en ce moment-là, il ne pouvait être poursuivi en justice en raison de son immunité devant la loi. Mais aujourd’hui Chirac est actuellement poursuivi en correctionnelle pour avoir aussi créé 35 emplois fictifs pendant son mandat de maire (Davet, « Le Renvoi »). Donc, avec ce scandale, la droite a commencé à s’effondrer, renforçant l’opposition de gauche du PS. En outre, en même temps que les pratiques supposément corrompues de Chirac étaient révélées, le maire de Paris en 1999 – Jean Tiberi du RPR, qui a succédé à Chirac en 1995 – succombait sous le poids de ses propres scandales, et la droite se désagrégeait de plus en plus.      

En 2000, Tiberi a aussi été accusé de corruption pendant son mandat de maire. Parmi les nombreuses accusations, Tiberi a été dénoncé pour avoir donné des contrats de logement public à ceux qui soutenaient son parti. De plus, on l’a aussi accusé d’avoir donné un emploi fictif à sa femme (Daley, « Paris Mayor’s »). A cause de ces scandales, le RPR a décidé d’exclure Tiberi des élections de 2001, donnant la candidature de maire de Paris à Philippe Séguin. Tiberi a toutefois refusé de se retirer de la campagne et par conséquent a créé une division fatale à la droite. L’effondrement du RPR, la corruption supposée et l’inefficacité de la droite ont alors aidé Bertrand Delanoë à emporter l’élection de 2001 et devenir le premier maire socialiste de Paris.      

Sur le plan social, ni Chirac ni Tiberi n’ont réussi à résoudre les graves divisions socio-économiques de Paris. Une crise du logement – caractérisée par des loyers chers – continuait à atteindre une grande population de la ville tandis que les transports restaient mal développés, échouant à relier la banlieue au centre de Paris. Le gouvernement de Chirac favorisait souvent la privatisation (Marchand 353) ; par contre, le régime socialiste de Delanoë de 2001 poussait pour une politique plutôt sociale. Depuis son entrée à la mairie de Paris, Delanoë a institué plusieurs programmes pour améliorer la cohésion sociale de Paris, réalisant les promesses de sa campagne. Un exemple important est la construction d’Habitations à Loyer Modéré (HLM) dans le centre ville, un projet qui n’est pas encore fini. Selon une mesure égalitaire reflétant les valeurs socialistes, Delanoë a commencé, à partir de 2002, à convertir des propriétés de luxe dans les quartiers plus chics de Paris en HLMs pour les ménages les plus modestes (Schofield, « Paris Mayor »). 
           

Il faut maintenant aborder la campagne écologiste que Delanoë a menée en 2001. Cette campagne a attiré surtout la nouvelle génération d’électeurs plus engagée dans les problèmes de l’environnement et de la société que dans l’économie. A cette époque inquiète d’un réchauffement climatique, il est probable que les électeurs, particulièrement les jeunes, sont plus attirés par une plateforme « verte ». Donc les promesses que Delanoë a faites à propos des espaces verts, de la qualité de vie et des transports ont considérablement contribué à son succès aux élections de 2001.      

Parmi les politiques « vertes » proposées par Delanoë en 2001, il faut souligner celles qui ont été instituées pour réduire la pollution. Un des projets les plus pertinents à ce sujet a été la création de nouvelles voies d’autobus, de taxi et de vélo dans les rues de Paris. Depuis son premier mandat, Delanoë a fait construire 40 kilomètres de voies d’autobus sur des boulevards principaux. Cela a rendu le transport par autobus plus rapide, augmentant aussi l’utilisation des transports publics de presque 6% à Paris (Michaelson, « Lessons »). De plus, Delanoë a éliminé une quantité considérable de stationnements dans les rues pour générer de l’espace pour les autobus et les vélos (Naparstek, « If We Can’t »). Le résultat de ces mesures a été une réduction concrète du niveau de pollution à Paris et par conséquent un renforcement de la popularité de Delanoë (Michaelson, « Lessons »).      

Un autre projet important était l’ouverture de plus d’espaces verts. Delanoë a décidé d’ouvrir au public des espaces verts qui étaient auparavant interdits à l’usage public (McNicoll, « Bertrand Delanoë »). Finalement, Delanoë a institué une des mesures environnementales les plus populaires – le système Vélib, qu’il a créé en 2007 pour permettre aux Parisiens de se déplacer à vélo au lieu d’utiliser toujours la voiture. En dépit des problèmes récents que le Vélib a rencontrés – surtout les cas de vols et de vandalisme – le programme a été jusqu’à aujourd’hui un succès populaire général, et il vient d’être étendu aux banlieues (Erlanger et de la Baume, « French Ideal »).       

Dans l’ensemble, il est évident que les projets écologistes et sociaux de Delanoë ont beaucoup contribué à sa popularité à Paris. Ses propositions politiques pendant la campagne de 2001 ont fortement favorisé son élection, alors que le succès des mesures mises en places pour combattre le réchauffement climatique et augmenter la qualité de vie à Paris lui a permis de rester au pouvoir en 2008. De plus, si l’on considère la corruption supposée qu’on trouvait au sein de la droite, il n’est pas difficile de conclure que le PS a été la meilleure option pour les Parisiens en 2001. 

III. Mitterrand et Delanoë ont su marquer Paris     

Jusqu’ici, nous avons analysé l’essor du Parti Socialiste (PS) au pouvoir, mais reste la question de savoir comment le PS s’est assuré la domination à Paris sur le long terme. On peut voir que pendant la présidence de Mitterrand, et depuis l’élection de Delanoë à la mairie de Paris en 2001, Mitterrand et Delanoë ont pris plusieurs mesures pour renforcer le soutien du PS et leur longévité au pouvoir. Leurs mesures incluent beaucoup de décisions symboliques qui ont permis d’unifier les Parisiens autour de valeurs proches de celles du Parti Socialiste.  

Tout d’abord, les grands projets de Mitterrand ont donné aux Parisiens des monuments culturels et innovants qui ont changé le paysage de Paris, en le rendant plus moderne et plus culturellement varié qu’auparavant.  Par conséquent, la création de ces monuments est devenue une réflexion symbolique du créateur.  Par exemple, de même que l’Institut du Monde Arabe ajoute à la variété culturelle de Paris (Northcutt 152), Mitterrand et le PS ont mis en place des politiques encourageant le multiculturalisme, ce qui a renforcé l’attrait du PS auprès des minorités. De plus, la Grande Arche de la Défense et la Pyramide du Louvre ont illustré la capacité d’innovation de la France, en raison des nouvelles formes de technologies appliquées pour réaliser ces projets (Northcutt 152). Bref, Mitterrand voulait changer l’image architecturale de la capitale (Northcutt 152), et ses réussites ont marqué sa présidence et notamment l’image du PS.      

En outre, Mitterrand a utilisé des images de la gloire de France. On peut prendre l’exemple de l’investiture de Mitterrand le 21 mai 1981 où une cérémonie en particulier s’est passée au Panthéon.  Étant donné que ce monument est un symbole des héros de France, ce moment a marqué les Parisiens car le nouveau président s’est présenté aux Français associé à ces héros.  En plus, Mitterrand a donné au PS une légitimité historique, et la cérémonie a reflété l’esprit de continuité dans le changement (Northcutt 144).  Bien entendu, Mitterrand en jouant ce rôle d’un gardien de la Gloire de France, a aussi défendu les valeurs du PS chez les Parisiens.   

Sous l’administration de Delanoë, cette tendance a continué.  Le maire de Paris a aussi fait ses propres grands projets reflétant le soutien de la culture française et la modernisation dans le cadre de l’évolution de l’importance de l’écologie chez les Parisiens.  Parmi les améliorations culturelles, les Nuits Blanches ont été créées en 2002, pour montrer la culture et l’innovation de l’art de la capitale (« La fréquentation »).  Les vieux thèmes de la modernisation et du génie de l’art contemporain ont fait leur réapparition.  Cette année – 2009 - en particulier, la Nuit Blanche a pris une forme plus spirituelle, générée par la multitude d’installations réalisées dans les églises et non pas dans les grandes gares comme l’année dernière (« La fréquentation »).  Par exemple, on pouvait découvrir des œuvres en se promenant de Notre-Dame à la Grande Mosquée, et d’autres endroits symboliques, comme l’Ecole Normale Supérieure, ont créé « des échos entre patrimoine et art contemporain » (« La fréquentation »).  Avec ces « échos », le maire socialiste encourage l’idée de changement dans le cadre de la stabilité du passé, d’une manière similaire à celle de Mitterrand.  Puisque cette année les Nuits blanches ont attiré environ 1,5 millions de spectateurs (« La fréquentation »), on doit constater que cet événement est déjà très populaire auprès des Parisiens.  

Delanoë a aussi pris des mesures de modernisation liées à la croissance rapide du mouvement pour protéger l’environnement.  Avec le système Vélib’, les espaces verts, et les améliorations dans les transports, Delanoë présente une nouvelle ville qui est ouverte aux innovations écologiques, et liée avec les autres grandes villes du monde qui favorisent également l’environnement.  Le résultat est que la ville se transforme ; on voit de plus en plus d’efforts pour nettoyer les rues et agrandir les espaces verts.  Cette politique sociale et écologiste, très populaire auprès des Parisiens (« La fréquentation »), semble prendre de la vitesse, y compris au sein de nouveaux projets qui ne sont pas dus aux seuls socialistes, tels que celui du Grand Paris.  

Conclusion        

L’élection de Delanoë n’était guère surprenante si l’on considère le contexte.  Lorsqu’on présente une campagne qui est positive pour la majorité des électeurs, et que l’on a une opposition complètement divisée et accusée de corruption, on a aussi une grande chance d’être élu. C’était le cas en 2001 pour Delanoë.  D’abord, il a proposé des changements significatifs qui étaient politiquement à la mode.  Deuxièmement, les erreurs de la droite ont favorisé la réussite du PS.  Bref, les conditions extraordinaires autour de l’élection municipale de 2001 ont amené la victoire de Delanoë et du PS pour la première fois depuis la Commune en 1871.        

Il ne fait pas de doute que l’élection du PS en 2001 a marqué un tournant important dans la politique parisienne.  Après tant d’années de politique de la droite, la prise de Paris par le PS marquait aussi une petite révolution idéologique dans la région parisienne. Certes, l’utilisation des symboles a servi à créer une image positive du PS dans la ville, et a peut-être contribué à cette victoire idéologique. D’une certaine façon, la chose était plus facile pour Delanoë, qui s’est engagé dans un Paris déjà quadrillé par les grands monuments de Mitterrand, monuments qui symbolisaient la modernité et l’amélioration sociale.  Pour le PS de Mitterrand et Delanoë, Paris est devenue une vitrine symbolique, illustrant les valeurs socialistes dans les esprits des Parisiens, et affirmant potentiellement leur rôle dominant dans la capitale de la France.

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